Belloy-sur-Somme à l'heure britannique... ?! (1915-1916)

Durant la première Guerre mondiale, le petit village de Belloy-sur-Somme a vécu au rythme de l'armée britannique en cantonnement au cours de l'hiver 1915 - 1916.

 

De nombreux documents retrouvés dans les archives communales nous permettent d'en savoir davantage sur les relations entre autorité militaire et autorité civile municipale tout comme entre les soldats et les bellovaques.

Loger et répartir les soldats

L'une de ces nombreuses pièces est une liste de répartition des soldats et du matériel du régiment entre les différents habitants de la localité.

 

Livrons nous à une rapide étude de ce document :

1. Observez les noms des habitants...

2. Maintenant, observez quels grades portent les soldats qui logent chez eux.

⇒ Vous l'avez peut-être deviné, n'importe quel soldat ne loge pas n'imorte où ! La hiérarchie militaire se duplique pour se retrouver dans l'échelle du confort du cantonnement.

 

  • Les familles nobles, les Boistel de Belloy, ou bien Mme de Morgan, accueillent un ou plusieurs officiers (liste de droite).

 

  • Les soldats du rang, en nombre plus important, sont cantonnés quant à eux au sein de demeures vraisemblablement plus modestes, accompagnés parfois du matériel et des chevaux : c'est le cas en ce qui concerne M. Fabre (liste ci-dessous) qui accueille 56 hommes ! Certainement l'existence d'une étable et de grandes remises permet de loger autant de soldats à la fois.

Dédommager les habitants

La deuxième pièce de ce petit ensemble est un billet de logement (ou certificat de logement) établi au nom de Mme Alphonse [Marguier] (feu M. Saguez).

 

Signé par les autorités britanniques et par le maire de la commune, ce billet atteste d'une collaboration logistique et permet aux habitants d'être indemnisés ultérieurement auprès de l'armée britannique.

Comme vous pouvez le lire, ces indemnités sont établies en fonction :

  • du nombre de chevaux,
  • du nombre de soldats et de leur grade,
  • de la durée pendant laquelle ils restent cantonnés.

 

Par ailleurs, il est précisé que le logeur "leur donnera place au feu et à la lumière".

Cette formulation laisse supposer que les soldats ne pouvaient être logés dans des pièces aveugles et qu'ils avaient dès alors accés aux espaces de couchage les mieux éclairés et aux pièces chauffées du logeur.

Pour aller plus loin :

Ne vous ont été présentés ici que deux pièces de l'ensemble des documents témoignant de ce cantonnement britannique à Belloy-sur-Somme. Les archives communales de Bettencourt-Saint-Ouen nous informent par ailleurs d'événements similaires.

C'est pourquoi, afin d'en savoir plus sur ce sujet, nous vous invitons à prendre contact avec le Service intercommunal d'Archives qui se fera un plaisir de vous accueillir et de vous communiquer les témoignages qu'il conserve.