L'école de Vauchelles-lès-Domart, d'hier à aujourdhui (1857-1970).
Un don de parcelle pour construire l'école (1857).
- Le premier des documents du mois de septembre est un procès-verbal d'arpentage, daté de 1857, d'une parcelle appartenant à la marquise de Sauzay. Il s'agit précisément de la parcelle que la marquise, châtelaine de Vauchelles-lès-Domart a souhaité donner, par acte notarié en date du 20 novembre 1854, à la commune afin qu'elle puisse y construire l'école communale.
- Penchez-vous sur le plan coloré, dressé à la main, par l'arpenteur géomètre. Il décrit la répartition et l'usage de la surface en trois ensembles : l'école (A), le jardin (B) et les "lieux" (C), terme désignant pudiquement, les toilettes (extérieures à l'époque) !
- Vous avez sous les yeux une pièce éminemment juridique et contractuelle, permettant de définir la contenance exacte de la parcelle cédée par la châtelaine de Vauchelles-lès-Domart.
- Toutefois, ce document s'est depuis mué en une source permettant l'étude d'un fait nouveau, structurant pour plusieurs décennies la commune : l'implantation, progressive, de l'école, aussi bien en tant que bâtiment, et donc en tant qu'oeuvre architecturale, que comme l'apparition d'un nouveau service public, bientôt école de la République.
- Plusieurs projets de construction resteront lettre aux mortes avant qu'une école ne voit le jour en 1876 sur cette parcelle. Elle officiera conjointement en temps que mairie de la commune et sera adjointe d'un logement.
Enseigner à Vauchelles-lès-Domart (1836).
- Malgré les reports de projets de construction évoqués ci-dessus, nous savons, grâce à une autre source très précieuse que sont les recensements de population, que l'école, cette fois en tant que service public, était dispensée aux enfants de la commune.
- Vous constaterez effectivement sur le recensement ci-contre, en date de 1836, la présence dans le village de M. Fortuné Sainte, instituteur (numéro 73) Ce même instituteur est toujours présent sur le recensement de population de 1851.
- Depuis la loi Guizot de 1833, chaque commune était censée assurer l'instruction publique des enfants pauvres et la tenue d'une école, ce qui expliquerait la présence d'un instituteur dans la commune. Toutefois, l'absence d'un bâtiment dédié suppose la tenue de l'instruction publique dans un autre édifice.
- Ne rendant ni obligatoire, ni gratuite l'instruction et, selon le principe de liberté d'enseignement, au choix publique ou privée, la loi Guizot reste toutefois fondamentale en tant qu'aboutissement de l'intervention publique dans la sphère éducative et prépare aux grandes lois Ferry de 1881 et de 1882.
Du réaménagement à la fermeture (1970).
- La photographie aérienne ci-contre, datée de 1970, présente la mairie-école en 1970, adjointe d'un grand préau. Elle permet également d'identifier les fameux "lieux", en bordure de la parcelle Sud.
- En 1972, une classe vestiaire-école est construite en fond de cour pour permettre d'aménager la salle de mairie dans l'ancien bâtiment. De multiples conjectures avaient alors vu le jour depuis les années 1950, notamment celui de transformer le préeau en une école à part entière.
- L'école a finalement été fermée en 1992 et les locaux sont à présent occupés par les services municipaux et un logement.
- Ces bâtiments, en tant que tels, présentent plusieurs intérêts architecturaux :
- Subsistent les toilettes extérieures à trois cabines au fond de la cour.
- Probablement construit en brique avec un enduit clair, le bâtiment principal comprend un unique rez-de-chaussée surélevé sous un comble à surcroît.
- Un campanile sur le toit abritant la cloche de l'école, et surmonté d'une girouette, est toujours présent aujourd'hui.
- Partagé entre la mairie, qui occupe l'ancienne école, et un logement aménagé dans la partie ouest du rez-de-chaussée et dans le comble, le bâtiment central témoigne d'une forme d'architecture : l'architecture publique.