Foire et marché à Flixecourt depuis 1517
François Ier autorise un marché à Flixecourt
Le document du mois de mai est un extrait du tableau général des marchés du département de la Somme daté de 1824 et concernant, en l'occurrence, la commune de Flixecourt. Il est extrait du fonds déposé auprès du Service intercommunal d'Archives enregistré sous le numéro de dépôt SIA - FLIX - 1.
- Le marché de Flixecourt, qui renaît par autorisation préfectorale en 1824 après avoir été supprimé durant la Révolution française, est l'héritier d'un marché bien plus ancien, institué une première fois en 1517 par le roi de France François Ier et confirmé par ordonnance du roi de France Charles IX en 1567. Cette dernière précise par ailleurs que deux foires furent instituées en plus du marché hebdomadaire les 18 octobre et 23 avril de chaque année.
- Les foires et marchés apparaissent dans l'Occident chrétien à partir du XIIe siècle. Ils symbolisent l'essor économique qui prend sa pleine ampleur au XIIIe siècle. Ce phénomène est intimement lié à l'essor des communes et des bourgs qui s'émancipent des tutelles seigneuriales, laïques et ecclésiastiques dès le dernier tiers du XIe siècle. Flixecourt ne fait pas exception à cette règle car une charte instituant une forme de commune, régentée par des échevins, les ancêtres des conseillers municipaux, est attestée en 1299. L'originale est perdue et il ne subsiste que des copies ultérieures.
- Les textes médiévaux distinguent difficilement à leurs origines le marché de la foire. Le premier, forum ou mercatum en latin, constitue une réunion hebdomadaire d'importance régionale tandis que le second, qui porte le nom de nundine, n'a lieu qu'une fois l'an, peut se prolonger plusieurs jours et bénéficie d'un très large rayonnement.
Ci-contre une copie de l'ordonnance de Charles IX de 1567.
Ci-dessous une affiche placardée dans Flixecourt mentionnant l'extension des marchandises autorisées sur le marché de Flixecourt en 1834.
Ces deux documents sont conservés sous le numéro de dépôt FLIX-SIA-1
- En 1824, comme en 1517, le marché de Flixecourt doit sa tenue à la volonté du pouvoir central. Seule la puissance publique a la possibilité d'autoriser ce genre de rassemblement. En 1517 c'est le roi de France qui autorise ces événements, en 1824 c'est la Préfecture, le représentant de l'Etat. Cela s'explique par l'importance économique, financière et sociale de ces rassemblements. Ce sont des espaces physiquement, économiquement et sociétalement encadrés.
- Comme en atteste l'affiche ci-dessus, les marchés sont des lieux sécurisés, sources de quiétude pour les marchands et acheteurs qui peuvent en toute légalité y régler leurs affaires sans risques pour leurs biens et leur argent. Nécessité d'encadrer ces moments se fait le jour depuis l'époque médiévale car il s'agit de lieux d'attroupement, propices aux rixes voire aux émeutes de toute sorte.
- C'est par ailleurs un lieu dit privilégié c'est à dire qu'il jouit d'un règlement particulier. Comme à l'époque médiévale, certaines faveurs d'ordre fiscale y sont instituées. En 1824, c'est le cas en ce qui concerne l'étalage et le mesurage des biens dont le marché de Flixecourt est franc.
- L'autorisation de tenir un marché n'est pas sans contreparite. A la sécurité assurée par la puissance publique, répond l'obligation de payer des taxes par les commerçants sur les marchandises et, de façon plus insidieuse, permet à cette même puissance, de contrôler les marchandises vendues et d'éviter la contre bande. En 1834, autorisation sera ainsi donnée d'étendre les types de marchandises commercées.