Le document du mois d'avril 2023 est un état des dépenses effectuées par la commune de Flixecourt à l'occasion de la plantation de l'arbre de la liberté en l'an VI de la République (1798).
Ce document est issu du dépôt d'archives communales de Flixecourt effectué en décembre 2020 et identifié sous le numéro de dépôt FLIX-SIA-1.
L’arbre de la Liberté est un symbole de la liberté depuis la Révolution française. Il est devenu au cours du XIXe siècle un des symboles de la République française avec Marianne et la semeuse.
Plantés, en général dans l’endroit le plus fréquenté, le plus apparent d’une localité, comme signes de joie et symboles d’affranchissement, ces végétaux devaient grandir avec les institutions nouvelles. Il figure aujourd’hui sur les pièces françaises d'un euro et de deux euros.
Ces arbres étaient la plupart du temps de jeunes peupliers et leur plantation donnait lieu à de grandes fêtes populaires auxquelles participaient aux côtés du peuple toutes les autorités publiques.
L'état des dépenses fait notamment état des sommes à verser à Germain Wallet, le musicien qui a joué du violon lors de la cérémonie de la plantation (article 4) mais également à Françoise Boury pour les rubans tricolores qu'elle a confectionnés en vue de décorer les branches de l'arbre (article 2).
L'arbre de la liberté de Flixecourt serait un platane encore visible aujourd'hui à l'angle de la rue de la liberté et de la rue Gambetta.
Ces arbres ne firent jamais l'unanimité et certains d'entre eux furent symboliquement abattus par des opposants royalistes durant les dix premières années ayant suivi la Révolution. Ce fut toutefois la Restauration qui fit systématiquement abattre ces symboles républicains.
A l'occasion des Trois Glorieuses de 1830 puis de la révolution de février 1848, de nouveaux arbres furent plantés, tantôt conservés tantôt abattus par les régimes successifs. On en planta en 1889, à l'occasion du centenaire de la Révolution puis en 1892, pour le centenaire de la prise des Tuileries.
Ceux ayant survécu aux aléas historiques continuent cependant, aujourd'hui encore, de témoigner de la vigueur insufflée par les révolutionnaires aux idées républicaines.
