Le document du mois de mai 2024 est un programme des championnats du Nord d’aviron de 1921, coté BOU_DEP_3R1. Il fait donc partie du fonds d’archives de la commune de Bourdon, déposé auprès du service intercommunal d'archives et dontdont l'instrument de recherche définitif est disponible dans son intégralité ici.
Ces championnats, organisés par la Section Nautique du sport d’Amiens, dont le drapeau frappé des armoiries du club se situe dans la partie suprérieure gauche du document, eurent lieu sur le canal de la Breilloire grâce au concours de la commune de Bourdon. Il s’agit en l’occurrence d’un championnat pour lequel la portion du canal de la Somme est à cet endroit particulièrement adéquate en raison de son caractère rectiligne sur une distance d’un petit peu plus de deux kilomètres depuis le pont reliant Hangest-sur-Somme et Bourdon jusqu’à l’écluse de la Breilloire.
Ce programme détaille les épreuves qui eurent lieu ce 14 août après-midi. Il est à ce propos intéressant de prendre connaissance des noms donnés aux embarcations ainsi que des couleurs portées par les équipages en fonction de leurs cubs respectifs d'affiliation :
Ainsi, le club de Boulogne-sur-mer nomme un de ses bateaux "lesMargats", terme désignant, d'une part, l'équipage d'un port, composé des remorqueurs par exemple, et, d'autre part, les enfants dans le picard de la localité boulonnaise.
Le club de Lille a quant lui pris le parti de nommer son bateau "Phi Phi", vraisemblablement en raison du nom d'un magnifique archipel thaïlandais au sein duquel les hommes se déplacent grâce à des embarcations. Plus immédiats à la compréhension sont les noms des bateaux tels que "L'éclair" ou "Samara".
Les équipages du Sport Nautique d'Amiens portent ce jour du blanc et du rouge, certainement en raison des deux grands cygnes blancs immaculés qui composent et encadrent leurs armoiries et de la présence du rouge (gueules en langage héraldique) dans la partie inférieure des armoiries de la commune d'Amiens sur lequel ressortent les feuilles de lierre, blanches, elles aussi.
La pratique croissante de l’aviron contribuera à l’essor des sociétés sportives dans le dernier tiers du XIXème siècle. C’est autour d’un nombre de clubs en augmentation considérable tout autant que de pratiques divergentes, que ce sport nautique, héritier de traditions pluriséculaires, dessine sa propre structuration et implantation : en 1890 la FFSA, fédération française des sociétés d’aviron, verra le jour et harmonisera les pratiques ouvrant dès lors la voie à l’organisation de championnats régionaux et nationaux.
La consécration de ce sport en la matière est atteinte en 1896 lors de l’organisation des Jeux Olympiques modernes dont l’aviron était considéré par Pierre de Coubertin comme l’un des sports de base de l’olympisme.
