Le jardin, une solution à la question sociale

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  • Le document du mois de janvier 2024 est le registre des procès-verbaux et comptes rendus de l'association des Jardins ouvriers de la commune de Bourdon daté de 1954 et actuellement conservé par le Service intercommunal d'archives au sein du dépôt identifié par le numéro de dépôt BOU-SIA-2.
  • Ce document, très succinct dans son contenu, nous amène malgré tout à envisager la place qu'occupent les jardins ouvriers dans l'histoire de notre société depuis le XIXème siècle
  • La Révolution industrielle amène à des bouleversements d'ordre démographique en plus des considérables impacts économiques et sociétaux qu'elle porte en son sein.
  • Les populations rurales qui s'installent près des mines et industries inquiètent les autorités pour des raisons d'ordre sanitaire et politique. Conjointement, le catholicisme social, encouragé par l'encyclique papal Rerum novarum datée de 1891, promeut une doctrine sociale de l'Église. Le jardin apparaît alors pour certains comme une solution répondant aux nécessités d'une vie plus agréable.

Des jardins ouvriers aux jardins familiaux

  • En 1891, Félicie Hervieu, proche de la démocratie chrétienne, crée à Sedan un collectif appelé "Reconstitution de la famille par le travail de la terre", le premier exemple d'association de jardins ouvriers. C'est l'envoi d'une brochure à l'abbé Lemire, prêtre député du Nord, maire d'Hazebrouck, élu en 1893 à la chambre des députés, qui va éveiller en lui la nécessité de généraliser ce type de structure.

  • L'abbé Lemire crée en 1896 la Ligue française du Coin de Terre et du foyer, inspirée par la terrianisme dont le but est de pouvoir doter chaque famille d'une parcelle de terre inaliénable afin de répondre à plusieurs besoins :

    • Nourrir sainement
    • Économiser de l'argent
    • Profiter du grand air
    • Éloigner de l'oisiveté et de l'alcoolisme
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  • Le procès-verbal joint est en ce sens symptomatique des visées premières de ce type d'association en ce sens qu'il porte à notre information que ce sont les "Pères de famille" qui fournissent "aux leurs des produits sains et frais".
  • Il nous informe tacitement que l'inclusion au réseau des jardins, encore appelés ouvriers, des jardiniers ouvriers bourdonnais est ici proposée par l'Union départementale des association des jardins ouvriers. Le bénéfice pour ces derniers étant l'accès à un réseau structuré et, ce faisant, de prix modiques des graines joint à une garantie "non illusoire de hautes qualités germinatives". Un slogan pompeux mais certainement convaincant !

  • La Ligue du Coin de Terre est reconnue d’utilité publique en 1909 puis devient en 1921 la Fédération nationale des jardins ouvriers de France.

  •  Les jardins ouvriers traversent le siècle mais se transforment car la population change avec la désindustrialisation de la France à la fin du XXème siècle. On parle désormais de jardins familiaux, ceux-ci n'étant plus spécifiquement l'apanage de la population ouvrière, et la Ligue du Coin de Terre se rebaptise en Fédération Nationale des Jardins Familiaux en 1992.